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Afrique: un anneau vaginal pour réduire le risque de contamination par le VIH

Diminuer la probabilité de contracter le VIH pour les femmes africaines, c'est le pari réussi d'un anneau vaginal imprégné d'un antirétroviral, la dapivirine. Deux essais, dont les résultats ont été publiés en février 2016, constituent un espoir thérapeutique.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Photo de l'anneau vaginal prise le 20 juillet 2012 au Wits Reproductive Health and HIV Institute (WRHI) à Johannesburg, en Afrique du Sud. La bague est imprégnée de l'antirétroviral dapivirine. 

 (AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN)

Un anneau vaginal, qui libère de façon continue un gel microbicide, pourrait être une nouvelle solution thérapeutique pour protéger les femmes du virus du sida en Afrique sub-saharienne où leurs partenaires rechignent souvent à avoir des rapports protégés. Les résultats de deux essais cliniques, dont les résultats ont été publiés le 22 février aux Etats-Unis, permettent d’être optimistes. 

Dans les deux cas, le dispositif médical est une bague en silicone, d'un diamètre de 6,35 cm, imprégnée de l’antirétroviral dapivirine. Son coût est de cinq dollars et sa durée de vie de cinq ans, précise le New York Times. L’anneau n’a pas besoin d’être réfrigéré pour être conservé.

Une des études, baptisée Aspire, a été menée par une équipe de recherche américaine entre juillet 2012 et septembre 2015. Plus de 2.629 femmes séronégatives et sexuellement actives, âgées de 18 à 45 ans, ont participé aux essais dans 15 sites répartis entre le Malawi, l'Afrique du Sud, l'Ouganda et le Zimbabwe. Des pays où le risque de contamination est très élevé.

Moins efficace chez les 18-21 ans
«Pour mettre fin à l’épidémie de sida, les femmes, particulièrement en Afrique sub-saharienne, doivent disposer de plusieurs options en matière de prévention», souligne le docteur Jared Baeten, qui a co-dirigé l’essai clinique Aspire. Dans cette région du monde, «les femmes représentent environ 60% des personnes qui vivent avec le virus du sida», précise l'étude. «Dans la plupart des cas, les femmes sont contaminées par leurs partenaires sexuels masculins infectés». L’anneau de dapivirine a ainsi contribué à réduire de 27% le risque de contamination par le VIH.

Chez les femmes de plus de 21 ans, le taux de réduction est de 56%. Ce dernier passe à 61% chez les 25 ans et plus. L’anneau apparaît moins efficace chez celles qui ont moins de 25 ans. Explication : les plus jeunes auraient été moins régulières dans l’utilisation du dispositif qui doit être renouvelé toutes les quatre semaines. Ce dernier n’a offert aucune protection à celles qui avaient entre 18 et 21 ans.

L’autre étude, The Ring Study, constate une baisse du risque de contamination de 31% et une meilleure efficacité chez les personnes ayant plus de 21 ans. Les résultats probants de ces deux études sur l'anneau de dapivirine vont permettre une mise sur le marché du dispositif médical. 

The International Partnership for Microbicides, qui l'a développé, compte le soumettre en 2017 aux autorités compétentes en Europe et en Afrique du Sud, selon le New York Times. Dans sa version finale, l'anneau devra être renouvelé tous les trois mois et pourrait être aussi un moyen contraceptif.

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