Cet article date de plus de sept ans.

Asma al-Assad, la première dame de Syrie, exprime sa reconnaissance à la Russie

La première dame de Syrie en première ligne médiatique pour la défense de son mari, Bachar al-Assad. Voilà près de huit ans qu’Asma ne s’était pas adressée à la presse. Dans un entretien avec la chaîne publique russe, elle a indiqué avoir rejeté une proposition d’exfiltration du pays, réaffirmé son soutien à la politique du président syrien et rendu un hommage appuyé à l’aide de la Russie.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président syrien, Bachar al-Assad, et sa femme, Asma, rencontrent à Damas, le 29 avril 2014, des familles de Syriens tombés au combat pour la défense du régime.  (AFP PHOTO/HO/THE OFFICIAL FACEBOOK PAGE OF THE SYRIAN PRESIDENCY)

«Asma al-Assad sort de son silence.» C’est avec ce titre choc que le site russe Sputnik a rendu compte de l’entretien accordé par l’épouse du président syrien à une chaîne de télévision, russe elle aussi.

Huit années de silence médiatique 
Média proche du Kremlin, Sputnik souligne en effet qu’Asma avait refusé de recevoir des journalistes pendant huit ans, préférant rester «dans l’ombre de son mari», et pose la question, sans y répondre, de savoir ce qui l’a poussée à rompre le silence.
 
Dans cet entretien de 33 minutes avec la chaîne publique Rossia 24, la première dame de Syrie s’exprime surtout sur le plan humanitaire. «Déplacements forcés, pauvreté, maladie, souffrances, tout cela est sans précédent», dit-elle sur la situation du pays, déplorant que la presse occidentale ne focalise que sur la situation des Syriens dans «les zones contrôlées par les djihadistes».

Au fil du discours, elle explique toutefois que c’est par «conviction personnelle» qu’elle a fait le choix de rester auprès de son mari. «Je suis là depuis le début et je n’ai jamais pensé à être ailleurs», répond Asma à la journaliste russe qui lui demandait si quelqu’un lui avait «conseillé» de partir.
 
«Oui, j’ai eu l’opportunité de quitter la Syrie, disons de fuir la Syrie. Ces offres incluaient des garanties de sécurité et de protection pour mes enfants, même une sécurité financière», a-t-elle confié comme une révélation, sans préciser ni quand, ni comment, ni par qui ces offres avaient été faites. «Pas par des Syriens», se contente-t-elle d’indiquer.
 
Asma solidaire du père de ses trois enfants

«Il ne faut pas être un génie pour savoir ce que ces gens cherchaient vraiment. C’était une tentative délibérée d’ébranler la confiance du peuple envers son président», a-t-elle expliqué.
 
Rappel d’une solidarité sans faille avec le père de ses trois enfants, mais aussi de la reconnaissance à l’égard de deux pays amis, dont elle ne cite qu’un, qui ont permis à la Syrie de surmonter les problèmes.
 
«La Russie a été formidable, dit-elle. Elle a continuellement fourni une aide humanitaire et économique à la Syrie. Et ce sont ces nobles efforts qui ont permis d’alléger le blocus qui étrangle les simples citoyens. C’est quelque chose que nous n’oublierons jamais.»
 
Un entretien qui aurait été impossible sans un feu vert au plus haut niveau de l’Etat et qui permet à Bachar al-Assad de réaffirmer à ses ennemis comme à ses alliés qu’il n’envisage de quitter ni le pouvoir ni le pays.

La «Rose du désert» au centre d'une opération communication 
En faisant le choix de laisser parler son épouse, qualifiée de Rose du désert par le magazine américain Vogue, un mois seulement avant le soulèvement de mars 2011, le président syrien tente une double opération de communication. A savoir, redorer son image dévastée par la destruction du pays et la répression de sa population et confirmer son positionnement comme allié stratégique de Moscou pour éviter l’isolement total de la Syrie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.