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Birmanie: le processus de paix entre gouvernement et rebelles passe par Pékin

Quelque 700 représentants de groupes rebelles, certains proches de la Chine comme les Kokang, vont participer le 31 août à Naypyidaw à l'ouverture de pourparlers de paix avec le gouvernement birman. Parvenir à un accord est l'un des défis auxquels doit répondre la chef du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi. Laquelle s'est rendue à Pékin une semaine avant pour chercher le soutien des Chinois...
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ex-opposante birmane Aung San Suu Kyi reçue à Pékin, le 18 août 2016, et le Premier ministre chinois Li Keqiang. (WANG YE / NURPHOTO)

La prix Nobel de la Paix, également ministre des Affaires étrangères, a choisi la Chine comme première destination étrangère. Si Pékin compte sur l’ex-opposante pour relancer le projet de barrage électrique de Myitsone, au nord du pays, Mme Suu kyi envisage quant à elle d'obtenir le soutien du président Xi Jinping pour instaurer un processus de pays entre son gouvernement et des groupes rebelles.

«Sans paix, il ne peut y avoir de développement durable», a affirmé le 19 août 2016, Mme Suu Kyi juste avant sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping. Après la victoire de son parti lors des législatives historiques de novembre 2015, la chef de facto du gouvernement birman attend de la Chine qu'elle fasse «tout son possible pour promouvoir (son) processus de paix» avec les groupes armés rebelles que l'armée combat.

La Dame de Rangoun semble avoir été entendue à en croire la déclaration du président chinois. «La Chine va continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion du processus de paix en Birmanie et travailler avec le pays pour sauvegarder la paix et la stabilité dans leurs zones frontalières», a affirmé Xi Jinping, cité par l'agence officielle Chine nouvelle.

Depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1948, la Birmanie, où vivent plus de 130 ethnies différentes, est confrontée à des soulèvements de groupes réclamant davantage d'autonomie. Des combats meurtriers opposent ainsi l'armée et des organisations rebelles dans plusieurs zones frontalières avec la Chine, notamment près de Kokang (nord-est). Des obus y sont parfois largués, provoquant, depuis le début 2015, la fuite de dizaines de milliers d'habitants en Chine, ce qui complique le dialogue et tend les relations entre les deux pays.


Certains groupes armés ont des liens ethniques et culturels avec la province chinoise voisine du Yunnan dont la frontière poreuse est connue pour être le théâtre d'un important trafic de drogue, d'armes et de pierres précieuses.

Si la Birmanie s'est rapprochée des Etats-Unis durant sa transition démocratique après 2011, elle peut difficilement se passer du soutien de la Chine pour conduire des négociations de paix avec les différents groupes rebelles armés. Mais la priorité du gouvernement Chinois reste avant tout la relance du projet de barrage de Myitsone, au nord de la Birmanie.

Ce chantier estimé à 3,6 milliards de dollars, dont l'électricité sera destinée à la Chine, est gelé depuis cinq ans, moment où un régime semi-civil est arrivé au pouvoir. Le barrage était alors perçu comme le symbole de la domination économique chinoise sur la Birmanie. 

La Chine a été l'un des principaux partenaires de l'ancienne junte birmane, autodissoute en 2011, qui a maintenu la Dame de Rangoun en résidence surveillée pendant plus de 15 ans. 

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