Ismaël Essome n’est pas le premier à vouloir s’attaquer à ce problème numéro un de l’environnement à Douala. L’invasion de bouteilles en plastique est générale, partout dans la ville. Un problème qui date, et ne trouve que des réponses partielles.En plus, les bouteilles, mais aussi les sacs, qui traînent dans la rue empruntent toujours le même itinéraire. D’abord les caniveaux, puis les drains, ces fossés typiques des pays équatoriaux et, au final, le fleuve.En l’occurrence, à Douala, tout s’achève dans le fleuve Wouri, si tout va bien ! Car les impondérables sont nombreux. Et parfois ces bouteilles représentent aussi un danger pour les populations lorsqu’elles obstruent une canalisation quelconque. Le problème s’éternise, en raison de l’absence quasi-totale d’une filière de recyclage. Il y a bien de-ci de-là quelques expériences. Nous avions évoqué, sur Géopolis, l’opération de récupération proposée à Douala par un producteur local d’eau minérale. On estime à cinq tonnes le poids de bouteilles à collecter chaque jour à Douala. La tâche est vaste et générale au Cameroun.L’ancien footballeur Roger Milla a lui aussi lancé une ONG qui entend s’attaquer au problème du recyclage. L’opération Cœur d’Afrique veut à la fois lutter contre la pollution et offrir un petit boulot aux jeunes désœuvrés. Lors d’une opération les jeunes ont récupéré trois tonnes de déchets en une semaine. Les bouteilles récupérées sont fondues Le plastique est transformé en pavés qui, une fois remplis de sable, vont servir de revêtement.Ismaël a investi toutes ses économies pour relever à son tour le défi. Il vend sa pirogue recyclée 150 euros, deux à trois fois moins cher que la pirogue traditionnelle en bois. Il espère séduire les touristes, et pourquoi pas également les pêcheurs. En tout cas il n’est pas près de manquer de matière première.