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Dongxiaokou, le village des e-déchets de la Chine

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
La Chine est devenue l’e-poubelle du monde et le village de Dongxiaokou, à la périphérie de Pékin, en est sa meilleure illustration. Tous les e-déchets, qu’ils soient électroniques ou électriques, y sont recyclés: ordinateurs, portables, réfrigérateurs, climatiseurs…

Près de 30.000 personnes vivent de ce commerce au mépris des règles de sécurité sanitaire et environnementale.

Mais le village est menacé de destruction par le gouvernement chinois.

16 photos de Kim Kyung-Hoon qui s’est rendu dans cette région début juin illustrent ce propos.

sont les plus gros producteurs de déchets électroniques et électriques du monde. Vingt à cinquante conteneurs de ces produits hautement dangereux, car composés de nombreux matériaux comme le plomb, le mercure ou des PCB, quittent chaque jour le pays vers l’Afrique ou l’Asie. Les Etats-Unis avec Haïti sont les deux seuls pays à n’avoir pas signé en 1989 la Convention de Bâle qui interdit l'exportation de déchets toxiques. (Kim Kyung-Hoon )
deux-tiers de ses e-déchets n’arrivent pas dans les centres de recyclage agréés. Détournements, vols et trafic international permettent de les envoyer sur d’autres continents. Selon un rapport de Greenpeace, près de 40 millions de tonnes (70% de déchets électroniques du monde) sont envoyées en Chine chaque année. (Kim Kyung-Hoon )
le Chine est devenue, grâce au boom économique, le deuxième pays producteur d’e-déchets derrière les Etats-Unis.  (Kim Kyung-Hoon )
100 millions d'ordinateurs, 40 millions de téléviseurs, 20 millions de climatiseurs, 10 millions de réfrigérateurs, sans compter les millions de téléphones, sont envoyés à la casse chaque année. Ce qui produirait 3000 à 5000 tonnes de déchets par jour. (Kim Kyung-Hoon )
est accentué par la durée de vie des appareils technologiques qui est de plus en plus courte. D’après une enquête récente sur le marché des téléphones portables en Chine, plus de 60% des utilisateurs ont déjà changé d’appareil au moins une fois. (Kim Kyung-Hoon )
sont mises en place pour récupérer les appareils électroniques des entreprises, la plupart des particuliers vendent leurs machines usagées à des éboueurs indépendants. Mais ce comportement pose un problème majeur à l’industrie chinoise du recyclage des e-déchets. Faute de recevoir assez de matériel, les sociétés spécialisées dans cette activité ne sont plus rentables. On estime à 90% la part des déchets électroniques redirigés vers des ateliers familiaux.   (Kim Kyung-Hoon )
est envoyée à Dongxiaokou, un petit village à la périphérie de la capitale chinoise où des centaines de familles gagnent leur vie en récupérant les composants électroniques de ces déchets et revendant les pièces détachées.  (Kim Kyung-Hoon )
Aujourd’hui, elle est l’une des plus importantes plaques tournantes de récupération et de tri des déchets électroniques. De nombreuses familles se sont reconverties dans leur traitement. Un marché en perpétuel progression suite à la demande croissante de biens électroniques depuis une quinzaine d’années. (Kim Kyung-Hoon )
la plupart des travailleurs sont des migrants régis par le système du «hukou», sorte de  passeport interne qui permet de contrôler le flux des travailleurs au sein du pays, mis place dans les années 50. (Kim Kyung-Hoon )
à des grossistes qui eux-mêmes les revendront d’occasion. Les machines qui ne peuvent être réparées sont cédées comme de la simple ferraille. (Kim Kyung-Hoon )
Sur les appareils qui sont entièrement démontés, tout est récupéré, trié, revendu et recyclé : câbles électriques, résistances, cartes mères, tôle… (Kim Kyung-Hoon )
Ils gagnent environ 8 dollars par appareil, ce qui est peu quand on sait que le loyer mensuel pour une petite maison est d’environ 160 dollars. (Kim Kyung-Hoon )
En effet, le contact de la peau avec des matériaux provenant des déchets électroniques et les émanations de gaz provenant des acides pour dissoudre le métal et récupérer les e-composants est dangereux pour la santé. (Kim Kyung-Hoon )
sur la façon dont le processus de recyclage et de nettoyage des déchets doit être effectué, il n’est pas rare de voir se produire des incendies ou des accidents liés à l’utilisation de divers produits chimiques. (Kim Kyung-Hoon )
par les produits chimiques sont quasi inexistantes. Les polluants provenant du processus de recyclage sont rejetés directement dans le ruisseau du village.  (Kim Kyung-Hoon )
et le danger qu’ils encourent ne sont pas leurs préoccupations premières. Aujourd’hui, le gouvernement chinois souhaite détruire Dongxiaokou dans le cadre d’un vaste plan d'urbanisation. Si le projet devait aboutir, les habitants perdraient tout : leurs maisons et leur travail.  (Kim Kyung-Hoon )

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