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Laos: beaucoup de très jeunes femmes n'ont pas accès à la contraception

Le Laos tente de généraliser et de décentraliser l’éducation sexuelle et l’accès à la contraception, notamment pour les très jeunes femmes. Mais elles sont encore très nombreuses dans les régions reculées et rurales à ne pas être informées, au risque de multiplier grossesses non-désirées et précoces.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Khamu, dans la province nord de Luang Namtha, le 10 mars 2011.  (AFP PHOTO / HOANG DINH Nam)
«Depuis cinq ans, le gouvernement Lao, avec l’aide du Fonds des Nations unies pour la population a lancé un programme de décentralisation des moyens de contraception. L'usage des contraceptifs est autorisé depuis 1993, mais ils n’étaient disponibles que dans la capitale et les grandes villes, tandis que les campagnes les plus reculées cumulaient les plus forts taux de natalité et de mortalité maternelle», annonce RFI pour lancer un reportage sur cette question (rubrique Priorité Santé).
 
Dans ce pays de quelque sept millions d’habitants, la mortalité maternelle (liée aux complications durant la grossesse ou faute d’infrastructures et de personnels qualifiés) était de 405 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2012. «Plus de deux femmes meurent en couches chaque jour au Laos», précise la revue Humanitaire.

Peu d'endroits de planification familiale 
Il n’y a qu’une clinique dans la capitale du Laos, Vientiane, à offrir des services de planification familiale, des contraceptifs (3000 préservatifs par mois y sont distribués gratuitement), à traiter les infections sexuellement transmissibles, à dispenser un programme de sensibilisation dans les écoles, et à avoir mis en place une hotline pour les jeunes dans les zones rurales. Pour autant, les travailleurs de santé déplorent que trop de jeunes ne sont pas touchés par leurs enseignements … Ce constat est dressé par le Guardian qui s’est rendu dans ce petit pays enclavé entre la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.

 
«Le Laos possède une des populations les plus jeunes d’Asie du sud-est. Avec plus de 60% de la population âgée de moins de 24 ans, le pays a aussi le plus fort taux d’Asie orientale et du Pacifique d’adolescentes qui mettent au monde un enfant : près d'une jeune fille sur dix âgée de 15 à 19 ans». Et le journal de préciser que bien que «le besoin de contraception soit élevé, 19% des jeunes filles» de cette tranche d’âge «n’y ont pas accès». L'avortement y est illégal, sauf quand il faut sauver la vie de la mère ou préserver sa santé. Il est impossible de répertorier le nombre d'avortements clandestins, faute de chiffres officiels.
 
Des avancées mais peut encore mieux faire 
Dans le cadre de la réalisation de l’objectif 5 du développement du millénaire, à savoir réduire de 75% mortalité maternelle, le Laos a effectué des avancées (voir les chiffres 2013 de l’Unicef). Le besoin non-satisfait de contraception chez les femmes de 15-49 ans a ainsi été réduit de moitié dans les deux dernières décennies. Mais parmi les adolescentes qui deviennent mères, 90% vivent dans les zones rurales du pays, souvent loin de services de santé. 

La prévention est encore plus essentielle dans ces zones reculées pour éviter les grossesses non-désirées, précoces et répétées, qui appauvrissent considérablement de nombreuses familles. Lesquelles sont trop souvent laissées pour compte d’une société qui connaît une croissance annuelle de 8%.

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