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Le Hongrois Adam Kosa, premier député européen handicapé

Premier député sourd élu au Parlement européen, Adam Kosa est aussi président de l’intergroupe handicap. Elu sur la liste du Parti populaire européen, il a confié à Géopolis le sens de son action, «ni de droite, ni de gauche».
Article rédigé par Clara Crochet-Damais
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Adam Kosa dans l'hémicycle du Parlement européen, le 13 novembre 2014.

Le 7 juin 2009, Adam Kosa a été le premier député sourd et muet à intégrer l'hémicycle du Parlement européen. Il a aussi été nommé depuis président de l'intergroup-handicapés. Bien qu'élu sur la liste du Parti populaire, l'eurodéputé, en situation de handicap, entend par son action transcender les partis. En 2013, le Parlement a confirmé l’influence des travaux de cet élu hongrois, élevé dans une famille de sourds, père de deux enfants, en lui décernant un MEP award. 

Que représente cette récompense pour vous ? 
Depuis ce prix, j’ai le même statut que les autres lauréats valides. Ce MEP award est venu salué ma contribution à la politique européenne en matière d’emploi et d’affaires sociales. J’ai vraiment l’impression d’aider les personnes handicapées par ma présence et mes messages au sein du Parlement. Pour moi, ma priorité est de casser les barrières et d'aider les personnes handicapées à franchir les obstacles qu’elles rencontrent comme j’ai pu les rencontrer.

J’ai tenu, lors du dernier renouvellement de la présidence de l’intergroupe, à la partager avec d’autres membres handicapés du Parlement européen appartenant à des partis différents du mien, en respectant la parité: la Belge Helga Stevens (conservatrice) sourde aussi, le Britannique Richard Howitt (parti travailliste) engagé dans la lutte pour aider les dyslexiques, le Polonais Marek Plura (Parti démocrate-chrétien) atteint de dystrophie neuromusculaire et la Grecque Kostadinka Kuneva (Syriza) aveugle. 

En janvier dernier, j’ai été très fier aussi que le Parlement me demande de le représenter à la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.

En quoi votre premier rapport, en 2010, a changé les politiques des Etats membres ?
Mon rapport sur la manière d'améliorer la mobilité et l’intégration des personnes handicapées est désormais considéré comme une référence pour toutes les politiques sur le handicap mises en place jusqu’en 2020. A l’époque, Viviane Reding était vice-présidente de la Commission européenne. Elle m’avait alors remercié officiellement pour mon rôle important et m'avait associé tous les ans, comme symbole, de la réalisation d'une de ses initiatives dans ce domaine: la création, sous la commission Barroso II, de la Journée européenne des personnes en situation de handicap, organisée le 3 décembre de chaque année.

Depuis, la vision des eurodéputés sur le handicap a beaucoup évolué, peut-être un peu grâce à moi. Pour preuve, le Parlement a voté un budget de 750.000 euros pour aider les sourds et malentendants en Europe. 
 
Comment le Parlement européen s’est-il adapté à votre handicap ?  
Le Parlement, dont le siège est à Strasbourg, me finance deux interprètes en langue des signes dans l’hémicycle. Ils me traduisent les discours en utilisant la langue des signes hongroise. Et je bénéficie aussi de traduction en hongrois des textes parlementaires dès que j’en ai besoin dans le cadre de mon activité de député.

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