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Les groupes armés qui combattent au Mali

Les islamistes, qui ont conquis le nord du Mali avant d'être confrontés aux bombardements de l'aviation française, sont constitués de quatre groupes différents. Ces mouvements, qui contrôlaient un territoire de près de 220.000 km² avant le 12 janvier 2013, ont des revendications différentes.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des combattants d'Ansar Dine à Kidal, au nord du Mali, le 7 août 2012. (AFP/ROMARIC OLLO HIEN)

Le Mouvement National de Libération Azawad (MNLA), issu des différentes populations touaregs du nord Mali, demande désormais l'autodétemination d'un territoire englobant les régions de Tombouctou, Kidal et de Gao. En avril 2012, le mouvement indiquait que la libération de ce territoire «contribuerait à une meilleure intégration des peuples, des cultures et une meilleure stabilité dans la zone saharo-sahélienne». Des groupes d'ex-rebelles touaregs, qui s'étaient engagés dans l'armée du colonel Khadafi, auraient rejoint le mouvement après la chute du régime libyen en 2011. Réclamant une république laïque, ils ont déclaré qu'ils pourraient pourchasser les terroristes et les narcotrafiquants.

Après avoir pris la ville de Gao avec les groupes islamistes, ils en ont été chassés par le Mouvement pour l'unicité et le Djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) à la suite de luttes intestines meurtrières. Après le début des opérations françaises, le groupe s'est proposé d'aider Paris contre ses anciens alliés. Selon Slate Afrique, un flux d'argent venant d'Arabie Saoudite et du Qatar aurait permis d'acheter des consciences et des combattants.

La vie des groupes terroristes dans le désert


Al-Qaiïa au Magheb islamique (Aqmi), dont le nom est le plus médiatisé dans les pays occidentaux, est issu de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. Rangé sous la bannière d'al-Qaïda, il commet régulièrement des attaques et enlèvements d'Occidentaux dans plusieurs pays du Sahel depuis ses bases dans le nord-malien. Il est dirigé par des Algériens, dont Abdelhamid Abou Zeïd. Aqmi est placé sur la liste des organisations terroristes par plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Russie. Leur bastion se trouvait à Tombouctou.

Le Mujao est une excroissance d'Aqmi, contrôlée par des Mauritaniens, spécialisée dans les trafics en tout genre, dont le narco-trafic. Grâce à des véhicules 4X4 rutilants, leurs armes, et à la propagande diffusée par les radios qu'ils contrôlent, il recrute dans les villages des jeunes gens désoeuvrés auxquels ils donnent un salaire de base.



Ansar Dine milite de son côté pour l'instauration de la charia au Mali. Il est dirigé par Iyad Ag Ghali, un ex-militaire et ex-figure des rébellions touaregs des années 90 au Mali, avant d'être le premier à décider de faire la paix. Il est issu de la tribu des Iforas. Son fief se trouve à Kidal, au nord-est.

Ces différents mouvements ont été rejoints par quelques milliers de jihadistes venus de pays non-frontaliers, comme le Soudan et le Sahara Occidental, et d'autres nationaliés qui veulent aider leurs frères musulmans contre les mécréants.

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