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Liban: campagne contre une loi qui dépénalise le viol suivi d'un... mariage

Une organisation libanaise se mobilise depuis plusieurs semaines pour l’abolition d’un article de loi qui permet à un violeur d’échapper à la justice s’il épouse sa victime. Une vaste campagne a été lancée dans le pays pour faire pression sur le Parlement.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des Libanaises en «mariées» manifestent à Beyrouth pour réclamer l'abolition d'une loi qui permet à un violeur d'échapper à la justice s'il épouse sa victime.  (AFP-Patrick BAZ)

«Une robe blanche ne couvre pas un viol.» C’est le slogan de la campagne de l’ONG Abaad en guerre contre l’article 522 du code pénal libanais.
Des affiches ont été placardées dans le pays et une vidéo circule sur les réseaux sociaux avec le hashatg #undressed522 (Déshabillez la 522) pour réclamer l’abolition de la loi.
 
Une loi ou «un second viol»
L’article 522 datant de 1948 est très peu connu au Liban. Il permet tout simplement à un violeur d’échapper à toute poursuite judicaire s’il épouse sa victime, histoire de sauver l’«honneur» si cher au Moyen-Orient. «C’est comme un second viol, plus grave encore que le premier. Un autre acte de violence, de pénétration d’une frontière féminine, de trauma psychologique, d’abus d’autorité contre une personne sans défense», précise à l’Orient-Le Jour Danielle Rizkallah, la réalisatrice de la vidéo.

 
Une campagne qui fait écho
Les appels à l’abolition de la loi résonnent depuis plusieurs mois au Liban sans que rien ne change. Mais les ONG n’ont pas baissé les bras pour autant poursuivant leur offensive. La dernière en date a eu lieu lundi 6 décembre 2016, devant le Parlement libanais où une dizaine de «mariées» couvertes de bandages blancs tâchés de faux sang réclamaient haut et fort l’abolition de l’article 522.

Des pressions qui portent leurs fruits. La Commission concernée se dit finalement favorable à l'abrogation de l'article contesté. 

Le nouveau projet en question a été présenté par un député. Les quatre femmes que compte le Parlement libanais avaient, jusque là, gardé un silence assourdissant.

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