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Mali: la force conjointe du G5-Sahel change de commandement

Le général malien Didier Dacko, commandant du G5-Sahel, et son adjoint burkinabè, le colonel-major Yaya Séré, ont été remplacés à la tête de la force conjointe africaine en raison d’erreurs de commandement et d’un manque de résultats. Rapportée par les sites de Jeune Afrique et de la Deutsche Welle, l’information précise juste qu’ils doivent être remplacés par des officiers mauritanien et tchadien
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le général malien Didier Dacko (D), commandant jusque là de la force du G5-Sahel, recevant à Sévaré le 29 mai 2018 le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, venu apporter son soutien aux forces de maintien de la paix de l'ONU. (SEBASTIEN RIEUSSEC/AFP)

Réunis en marge du sommet de l’Union africaine (UA), le 2 juillet 2018 à Nouakchott, et en présence du président français Emmanuel Macron, les chefs des Etats membres du G5-Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Tchad) ont pris la décision de changer le commandement de la force conjointe africaine destinée à lutter contre le terrorisme.

Des limogeages pour absence de résultats et erreurs de commandement 
L’attaque du quartier général de cette force à Sévaré au Mali le 29 juin, qui a fait quatre morts quelques jours avant le sommet, suivie de celle contre les soldats français de Barkhane à Gao le 1er juillet, ont été déterminantes.
 
Le général malien, Didier Dacko, à la tête de la force du G5-Sahel depuis un an, et son adjoint burkinabè, le colonel-major Yaya Séré, payent ainsi une «absence de résultats», selon Jeune Afrique et «des erreurs de commandement», selon le site francophone de la Deutsche Welle, la radio internationale allemande.
 
«C’est fait, la décision est prise par les chefs d’Etat», a confirmé à cette dernière le ministre nigérien de la Défense. Ce n’est pas fait officiellement, mais «la Mauritanie a déjà proposé le général qui doit le remplacer et le Tchad son adjoint», a indiqué Kalla Mouari.
 
Un désaveu pour le général Didier Dacko nommé en juin 2017 commandant de la force conjointe. Agé de 50 ans, le chef d’état-major général des armées du Mali avait pourtant une riche carrière. Auréolé de la croix de la valeur militaire du Mali, il était qualifié de «fin stratège» par la presse nationale, selon la BBC.
 
Son limogeage rejaillit également sur le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, président en exercice du G5-Sahel lorsqu’il l’avait nommé et candidat à sa propre succession à la présidentielle du 29 juillet.

«Les terroristes ont frappé là où ils voulaient» 
Interrogé par la Deutsche Welle, un ancien responsable de la communication du ministère malien de la Défense a déploré: «C’est le Mali qui met beaucoup en insécurité les autres pays limitrophes comme le Niger, le Burkina Faso et d’autres pays.»
 
«Nous pensons aujourd'hui qu'on pouvait gérer à partir du Mali parce que les terroristes se sont installés en masse sur la bande sahélo-saharienne surtout du côté malien, c'est pour cela que la responsabilité a été confiée au Mali. Mais cela ne veut pas dire qu'il a plus d'expertise que les autres», estime Nouhoum Togo, aujourd’hui proche de l’opposition.
 
«Nous reconnaissons qu'à l'intérieur ça n'a pas fonctionné parce que des cibles comme ça... normalement ça ne doit pas arriver. Ce n'est pas seulement ce qui s'est passé à Sévaré. Même à Gao nous avons remarqué qu'ils ont frappé là où ils voulaient. Donc il fallait prendre des dispositions pour dire tout simplement que ça doit s'arrêter», a toutefois précisé Nouhoum Togo au site allemand, soulignant l'ampleur de la tâche.
 
Des attaques terroristes «là où ils voulaient», tel est en tout cas le défi auquel se retrouveront confrontés à leur tour les officiers mauritanien et tchadien nommés en remplacement.
 
 
 

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