«Pour nous et pour les gens de Calcutta, elle était déjà une sainte. Elle a donné sa vie à Dieu, cela fait déjà d'elle une sainte. Mais la reconnaissance par l'Eglise est très importante, car sa vie est établie comme exceptionnelle. A travers le monde, les gens sont encouragés à s'en inspirer, à la suivre, à l'imiter.» Ces propos sont de sœur Nirmala, celle qui avait succédé à Mère Teresa à la tête de la congrégation des Missionnaires de la charité de 1997 à 2009. Pour le monde catholique, la canonisation est le sommet de la reconnaissance du parcours exceptionnel d’une femme ou d’un homme. Pour autant, elle ne s’obtient pas facilement. Une vie de dévouement pour les autres, comme Mère Teresa à Calcutta n’y suffit pas. Le processus est long et doit respecter de nombreux critères. BéatificationToute demande de canonisation ne peut être faite avant le cinquième anniversaire de la mort En 1999, soit deux ans seulement après la disparition de Mère Teresa, la procédure était lancée. Neuf théologiens ont alors examiné le passé de la religieuse. «il s'agissait de réunir les preuves de ses vertus chrétiennes et de son rayonnement spirituel, dans le diocèse dans lequel elle est décédée (celui de Calcutta)» écrit le journal La Croix. Des témoignages, des entretiens, les écrits de Mère Teresa, ses lettres sont compilés. Le tout forme un dossier de 35000 pages. Miracle obligatoireIl ne manquait plus qu’un miracle pour déclarer Mère Teresa Bienheureuse, obligatoire y compris pour une femme dont l’œuvre était reconnue. Or ce miracle existait ! Au nord de l’Inde, un an après la mort de la religieuse, une femme a été guérie d’un cancer par l’imposition d’une médaille qui avait touché le corps de Mère Teresa. Au Vatican, une commission de cinq médecins a admis le côté miraculeux de la guérison. Un second miracle, obligatoire pour la canonisation a été également rapporté en 2007. L’héritageFondée en 1950, la congrégation des Missionnaires de la Charité compte 5000 religieuses dans 123 pays. La branche masculine est créée en 1963 avec les mêmes règles. Du reste, c’est au début des années soixante que Mère Teresa développe ses activités en dehors de Calcutta puis dans le monde entier.Depuis 2009, la congrégation est dirigée par Mary Prema, une Allemande. Dans leur mission d’aide aux plus indigents, les sœurs prennent des risques. Le 4 mars 2016 à Aden au Yémen, quatre d’entre elles et onze employés étaient assassinés par Daech dans l’hospice pour personnes handicapées où la congrégation travaillait.