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Migration climatique: la crise est devant nous

Depuis 7 ans le changement climatique a déjà poussé 22 millions et demi de personnes sur les routes. Si rien n’est fait 60 millions de personnes pourraient migrer vers l’Afrique du Nord et l’Europe d’ici 2020.
Article rédigé par timna milsztajn
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Thomas Castelazo)
« Je ne comprends pas pourquoi certains font la différence entre migrants économiques et migrants politiques » Monique Barbut, la directrice exécutive de l’UNCCD (United Nations Convention to Combat Desertification) parle cash et se fiche du politiquement correct. C’était mercredi à Paris. Face à elle toutes les ONG qui comptent, Laurent Fabius le ministre des Affaires étrangères et Laurence Tubiana, ambassadeur en charge des négociations sur le changement climatique.

Le raisonnement de Monique Barbut est assez facile à comprendre. Juste deux exemples. La Syrie a subi la pire sécheresse de son existence. Plus d’un million de paysans ont du quitter leurs terres pour les grandes villes. Cet exode est en partie à l’origine du conflit syrien. Aujourd’hui la première chose que fait Daech en arrivant dans un village c’est de confisquer les ressources en eau, asseyant ainsi son pouvoir sur la population.

Autre exemple cité cette fois par l’extraordinaire coordinatrice de l’Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad, Hindou Oumarou Ibrahim. Le Tchad vit depuis dix ans une sécheresse sans précédent. Avant il y avait trois saisons : pluie, sèche, froide. Aujourd’hui il n’en reste que deux : pluie, sèche. Quand il fait chaud, c’est 50°C. Invivable. « On n’arrive pas à voir la beauté du soleil » dit-elle. Quand il pleut c’est deux fois moins longtemps mais autant d’où des inondations gigantesques. 250.000 personnes ont du quitter leur village. Les agriculteurs en profitent pour augmenter leurs parcelles. Le retour des propriétaires génèrent des conflits. C’est sur cette base que se développe Boko Haram, mouvement terroriste djihadiste sanguinaire. En effet, explique Hindou Oumarou Ibrahim, « Quand le ventre est vide, la tête ne réfléchit pas. »

Espérons que les pays les plus riches de la planète, dont le ventre est plein, réfléchiront suffisamment pour aboutir fin novembre à Paris à un accord satisfaisant lors de la négociation COP 21.

Véronique Auger

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