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Procès: le président algérien Bouteflika se désiste après les excuses du «Monde»

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'est désisté, mardi 20 juin 2017, de ses poursuites en diffamation contre le journal «Le Monde», qui l'avait lié à tort au scandale financier des Panamas Papers et qui a depuis présenté ses excuses au chef d'Etat.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2014. (CITIZENSIDE/FAYCAL NECHOUD / AFP)

Alger a vu rouge le 5 avril 2016. A la Une du Monde, une photo du président algérien parmi celles de dirigeants mis en cause dans le scandale financier des Panama Papers. Le lendemain, le quotidien reconnaît son erreur (lien payant): «Contrairement à ce que la photo en "une" du Monde daté du 5 avril (édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les Panama papers. Ce sont des proches du chef de l’Etat qui sont soupçonnés d’avoir détourné une partie des ressources du pays, comme le relève l’article ci-dessus, paru en page 7 du quotidien.» Insuffisant pour les autorités algériennes qui ont saisi la justice française.

«Une» du Monde du 5 avril 2016 (DR)


Mardi 20 juin 2017, coup de théâtre: le président Abdelaziz Bouteflika se désiste. A la présidente du tribunal correctionnel de Paris qui demandait s'il n'avait pas été possible que les parties s'arrangent avant, l'un des avocats du président algérien, Me Basile Ader, explique que cette «décision toute récente» et «magnanime» tenait au fait que Le Monde a présenté ses excuses au président algérien.

Le président algérien réclamait une condamnation du directeur du Monde à un euro symbolique pour diffamation ainsi qu’une publication judiciaire en première page du journal. Il demandait également au tribunal de condamner le prévenu et la société éditrice à verser 10.000 euros au titre de l’action civile.


L'avocat du Monde, Christophe Bigot, salue ce désistement en y voyant un «apaisement bienvenu pour tout le monde».

L'affaire avait pris une dimension politique en avril 2016. Lors de la visite du Premier ministre Manuel Valls en Algérie, le 11, des journalistes du quotidien s'étaient vu refuser un visa pour se rendre dans le pays. Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, avait indiqué que cette décision avait été prise parce qu’«un journal respecté et respectable a porté atteinte à l'honneur et au prestige» du président algérien Abdelaziz Bouteflika «de manière gratuite».

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