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RDC: la construction d'Inga, le plus grand barrage du monde, peine à démarrer

C'est un chantier monumental dont le coût total d'investissement est estimé à 80 milliards de dollars. Le plus grand barrage du monde, sur les rives du fleuve Congo, aura une capacité de production de 40.000 mégawatts. De quoi alimenter plus de la moitié du continent africain. Le projet devait entamer sa première phase en octobre 2015, mais les bailleurs de fonds ne se bousculent pas au portillon.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Site d'un ancien barrage d'Inga en Répubique démocratique du Congo. (Photo Reuters/Marlène Rabaud)

C’est le projet de tous les superlatifs. Le «Grand Inga» sur les rives du fleuve Congo est le plus grand projet hydro-électrique de tous les temps. Deux fois plus grand que le barrage chinois des Trois-Gorges, considéré aujourd’hui comme le plus important au monde.

Avec une production attendue de 40.000 mégawatts, le site pourrait, à lui tout seul, alimenter en électricité la moitié du continent africain : de l’Afrique du Sud à l’Egypte, en passant par le Nigeria. Des «autoroutes de l’énergie» s’étendant sur près de 15.000 Km de lignes de transport électriques pour alimenter quelques 500 millions de foyers.

Capture d'écran du site gouvernemental congolais sur le développement du Grand Inga. (DR)

L'Afrique du Sud très interessée par le projet congolais
Un chantier gigantesque dont le coût total d’investissement est estimé à 80 milliards de dollars. Le projet date des années 70. Les deux premières centrales (Inga 1 et Inga 2) construites respectivement en 1972 et en 1982 sont en cours de réhabilitation. Parallèlement, le pays a relancé les négociations avec les bailleurs de fonds régionaux et internationaux pour lancer les travaux du projet Inga 3. C’est le premier des sept barrages qui vont être construits sur les rives du fleuve Congo.

Inga 3 aura une capacité estimée à 4800 mégawatts. De quoi approvisionner tout à la fois la République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud.
Vue générale du site d'Inga sur les rives du fleuve Congo (Photo Reuters/Marlène Rabaud)

Des investisseurs plutôt réticents
Reste à réunir les fonds. 12 milliards de dollars pour la première phase et 80 milliards pour l’ensemble du projet. Aucun plan de financement n’a encore été rendu public alors que les travaux de construction d’Inga 3 sont censés débuter en octobre 2015.

Seul le groupe de la Banque africaine de développement a mis la main à la poche en approuvant un financement de 68 millions de dollars au profit du barrage Inga 3. Pour sa part, l’Afrique du Sud s’est engagée à importer 2500 mégawatts, soit la moitié de l’électricité produite par ce barrage. Le reste étant destiné aux entreprises minières congolaises. Pas suffisant pour respecter le calendrier des travaux. Le consortium qui construira Inga 3 n’est même pas connu.

Chinois, Coréens, Canadiens et Espagnols sont sur les rangs, mais les investisseurs se montrent plutôt réticents. L’instabilité politique de la République démocratique du Congo semble freiner leurs ardeurs.

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