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Séisme à Taïwan: des boîtes en fer au lieu de béton dans l’immeuble effondré

Selon RT, des bidons d’huile de cuisine en aluminium ont été retrouvés dans certains murs de l’immeuble qui s’est écroulé lors du tremblement de terre qui a frappé Tainan dans le sud de Taïwan. Des bizarreries dans la construction qui ne pardonnent pas lorsqu’un immeuble est soumis à un séisme de 6,4.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des bidons en aluminium avaient été placés dans les murs du bâtiment pour économiser sur le béton. (AFP/Sam Yeh)

Ce qui surprend d’abord, c’est l’image aérienne du centre ville de Tainan. Tout semble intact à l’exception d’un vaste quadrilatère gris sombre, les ruines du complexe résidentiel de cent appartements sur 17 étages, le Wei-guan Golden Dragon Building, construit en 1989. Lui seul s’est écroulé. 31 des 33 personnes tuées par le tremblement de terre dans la ville ont été retirées des décombres de cet immeuble.

 
Seul immeuble touché! On soupçonne déjà des malfaçons. Les images que délivre Russia Today vont plus loin dans l’accusation. On est à priori dans la malversation. En lieu et place de béton, des murs ont été remplis de fûts d’huile de cuisine. Des récipients en fer-blanc, recyclés dans les murs. On voit bien l’économie qui a été faite sur le ciment.


D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Chen Wei-Zen, rapporte le site Mashable, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de savoir pourquoi le constructeur a lésiné sur le béton. Mais selon Asianews, il n’y a rien d’anormal. Il cite les propos d’un certain Tai Yun-fa, technicien en structures, qui prétend que l’usage de bidons d’huile est fréquent. Ils allègent le poids pour les murs non porteurs des étages. Il s'agirait donc, à l'entendre, d'une technique anti-sismique locale, qui n'hésite pas à faire dans le produit de récupération...
 
Si ces murs n’ont (visiblement) pas directement souffert du tremblement de terre, une telle pratique de construction jette le trouble. Elle est en totale contradiction avec les normes japonaises. Celles-ci préconisent au contraire un renforcement des murs.


Cette découverte pose enfin une autre question: comment les fondations ont-elles été traitées ? Idéalement, afin de résister au mieux à un séisme, les Japonais installent des amortisseurs en caoutchouc sous le bâtiment. «Ce mécansme est souvent appliqué aux immeubles bas ou de taille moyenne», explique à l’AFP Kenji Sawada, un spécialiste japonais de l’isolation sismique. 

A en juger par le tas de gravats qu'est devenu l'immeuble, il est peu probable que cette technique ait été utilisée ici.

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