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«Taxe diaspora»: les Pays-Bas expulsent le chargé d'affaires érythréen

Les Pays-Bas ont déclaré persona non grata et ordonné le départ du chargé d'affaires Tekeste Ghebremedhin Zemuy, le plus haut diplomate érythréen dans le royaume. Asmara exige 2% sur les revenus de chaque émigré érythréen.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min

Les autorités néerlandaises ont annoncé, mercredi 17 janvier 2018, l'expulsion du chargé d'affaires érythréen pour protester contre la «taxe diaspora», que le gouvernement d'Asmara tente de prélever de force auprès de ses expatriés pour renflouer ses finances.
 
«A la lumière des intimidations et de l'usage de la force continus pour prélever la taxe diaspora et des troubles sociaux et politiques qui en résultent, le gouvernement est dans l'obligation d'envoyer un signal puissant au gouvernement érythréen», a fait savoir le ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra dans une lettre au Parlement.
 
Il s'agit d'une «mesure particulièrement lourde, rarement utilisée par les Pays-Bas», a précisé le ministre.
 
En décembre 2017, le gouvernement néerlandais avait déjà convoqué l'ambassadeur d'Erythrée à Bruxelles pour protester contre le prélèvement par les autorités érythréennes de cette «taxe» de 2% sur les revenus de chaque émigré érythréen, et destinée à renflouer les caisses du régime d'Asmara.
 
Les Erythréens forment, derrière les Syriens, le deuxième plus important contingent de réfugiés accueillis par les Pays-Bas ces dernières années. La communauté érythréenne dans le pays est estimée à environ 20.000 personnes.
 
Selon une étude de l'Université de Tilburg en juin 2017, les immigrés érythréens aux Pays-Bas qui refusent de payer la «taxe diaspora» aux autorités de leur pays d'origine «sont ostracisés comme des parias, intimidés et harcelés».
 
Ce petit pays (117 600 km², 4 millions d’habitants) est l’un des plus pauvres du monde. Le PIB de l'Erythrée est estimé à 4,7 milliards de dollars. A la tête du pays depuis l’indépendance en 1993, le président Assayas Afeworki du Front populaire pour la démocratie et la justice (parti unique issu en 1994 du Front populaire de libération de l’Erythrée qui mena la lutte pour l’indépendance) concentre tous les pouvoirs.

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